MERCERIE AMBULANTE concept

Fait par moi Lydie...

 

 

L'abécédaire de Lydie*

 

 

 

"Fait par moi Lydie Devilliers âgée de 8 ans

le 11 juillet 1887  née au Marchais vert

commune de Champigcn"

 

 

"Comme si tout l'apprentissage scolaire, cette instruction élémentaire aux filles, les premiers degrés de l'écriture et de l'arithmétique, étaient entièrement transmis au travers de cette technique couturière, non à l'encre et à la plume mais avec du fil et une aiguille, et se trouvaient entièrement enclos à l'intérieur des quatre coins d'un petit carré de canevas".  

                                                                    Yvonne VERDIER

                                                            Façons de dire, façons de faire.

                                                   Gallimard, Bibliothèque des Sciences Humaines

 

*Abécédaire au point de marque au fil rouge, sur étamine de coton.

Format 25 X 25cm

Collection, Mercerie Ambulante

 

 

 

Suite à cette note, j'ai reçu de Patrick Prado,

deux photos et le commentaire suivant :

"Joseph (Job, 60 ans) était un résident de l’EHPAD, ancien pêcheur de palourdes et je lui avais demandé de faire ce motif pour l’anniversaire des cinq ans de Louis".

 

 

 

 

 

 

 

Yvonne VERDIER

 

 

Installation  Histoires de vécu. Marie-France Dubromel.

En hommage à Yvonne VERDIER. Hôtel de Ménoc MELLE, 2002.

 

Lorsque jeune bibliothécaire, en 1979, je recommandais avec passion, « Façons de dire, façons de faire » à mes lecteurs, j'étais loin d'imaginer que son auteur, Yvonne VERDIER m'aiderait un jour, à faire le « PASSAGE » de Marie-Bouquins à Marie-Chiffons.

Plus tard, ses essais réunis dans « Coutume et destin », ravivèrent la brûlure de lectures plus anciennes : Thomas Hardy, Pierre Clastres et, bien sûr, « Le Petit Chaperon rouge ».

« La femme qui aide » et « la couturière » cheminèrent en moi, mystérieusement, jusqu'à l'élaboration dans les années 1990, d'une « Mémoire du linge » à travers l'exploration des différentes écritures du marquage.

Dans la prospection rêveuse de traces lingères, de travaux d'humilité féminins, d'histoires de vécu..., Yvonne VERDIER m'accompagnait toujours.

Grâce à elle encore, Le Musée National des Arts et Traditions Populaires de Paris (MNATP), fit de moi un « Passeur de linge » lors d'une exposition éponyme, en 1999-2000.

Au sein du même musée, en 2002, lors de l'exposition : « Point de croix, au bonheur des filles », Nadine Gallas, bibliothécaire de la ville de Melle (79), découvrait quelques unes de mes pièces textiles et m'invitait à présenter l'installation « Histoires de vécu », à Melle, ville natale d'Yvonne Verdier, dans le cadre d'une célébration de sa mémoire.

Le vibrant fil rouge d'Yvonne Verdier m'a conduit, jusqu'à Melle, en septembre 2002 et toujours accompagné, depuis.

                                                                                                                         

                                                                                                                       Marie-France Dubromel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Technique : Ecritures brodées au point de marque et au marquage de blanchisserie

 

 

Texte d'Yvonne VERDIER. Ecriture au point de marque, par M-F Dubromel, sur pièce de chanvre reprisée. 1998

 

  Texte d'Yvonne VERDIER. Ecriture au point de marque, par M-F Dubromel, sur épreuve de couture, inachevée. 1999

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'installation Histoires de vécu a été présentée :

 

2001    Qu'est-ce qui se trame ? Chapelle St Vigor- de-Mieux. ST MARTIN-DE-MIEUX (14)

2002    Hommage à Yvonne VERDIER. Hôtel de Ménoc. MELLE (79)

2003    Fil-ling. Anciennes ardoisières  TRELAZE. (49)

2004    De fil en écrit. Centre d'Art contemporain des Pays de Lorient. PONT-SCORFF (56)

2004    Invitée des Bistrots de l'Histoire (LE LIN). QUINTIN (22)

2006    Invitée de France Point-de-Croix. Carrefour européen du Patchwork. Ste MARIE-AUX-MINES (68)

2007   Textile... à 4 épingles. Centre culturel de CUSSET/VICHY (03)

2010   Suivez le fil rouge. Galerie de l'Ecu de France VIROFLAY (78)

2016   Suivez le fil... Médiathèque  QUIMPERLE (29)

2017   Le fil rouge va où il veut. Mercerie ambulante. Médiathèque  ARGENTAN (61)

2022   Histoires de vécu. Installation. Archives départementales de l'Orne. ALENÇON (61)

2023  La mercière ambulante étend son linge de vécu dans un jardin de Touraine. Festival privé, RICHELIEU (37)

 

 

 

 

 

ROUGE Chaperon

 

 

 

 

    

 

   QUOIQUE !

 

 

  Conte de la mère-grand (1870)   tradition orale du Nivernais

"C'était une femme qui avait fait du pain. Elle dit à sa fille :
– Tu vas porter une époigne toute chaude et une bouteille de lait à ta grand. Voilà la petite fille partie. À la croisée de deux chemins, elle rencontra le bzou qui lui dit :
– Où vas-tu ?
– Je porte une époigne toute chaude et une bouteille de lait à ma grand.
– Quel chemin prends-tu ? dit le bzou, celui des aiguilles ou celui des épingles ?
– Celui des aiguilles, dit la petite fille.
– Eh bien ! moi, je prends celui des épingles.
La petite fille s'amusa à ramasser des aiguilles.
Et le bzou arriva chez la Mère grand, la tua, mit de sa viande dans l'arche et une bouteille de sang sur la bassie.
La petite fille arriva, frappa à la porte.
– Pousse la porte, dit le bzou. Elle est barrée avec une paille mouillée.
– Bonjour, ma grand, je vous apporte une époigne toute chaude et une bouteille de lait.
– Mets-les dans l'arche, mon enfant. Prends de la viande qui est dedans et une bouteille de vin qui est sur la bassie.
Suivant qu'elle mangeait, il y avait une petite chatte qui disait :
– Pue !... Salope !... qui mange la chair, qui boit le sang de sa grand.
– Déshabille-toi, mon enfant, dit le bzou, et viens te coucher vers moi.
– Où faut-il mettre mon tablier ?
– Jette-le au feu, mon enfant, tu n'en as plus besoin.
Et pour tous les habits, le corset, la robe, le cotillon, les chausses, elle lui demandait où les mettre. Et le loup répondait : "Jette-les au feu, mon enfant, tu n'en as plus besoin."
Quand elle fut couchée, la petite fille dit :
– Oh, ma grand, que vous êtes poilouse !
– C'est pour mieux me réchauffer, mon enfant !
– Oh ! ma grand, ces grands ongles que vous avez !
– C'est pour mieux me gratter, mon enfant !
– Oh! ma grand, ces grandes épaules que vous avez !
– C'est pour mieux porter mon fagot de bois, mon enfant !
– Oh ! ma grand, ces grandes oreilles que vous avez !
– C'est pour mieux entendre, mon enfant !
– Oh ! ma grand, ces grands trous de nez que vous avez !
– C'est pour mieux priser mon tabac, mon enfant !
– Oh! ma grand, cette grande bouche que vous avez !
– C'est pour mieux te manger, mon enfant !
– Oh! ma grand, que j'ai faim d'aller dehors !
– Fais au lit mon enfant !
– Au non, ma grand, je veux aller dehors.
– Bon, mais pas pour longtemps.
Le bzou lui attacha un fil de laine au pied et la laissa aller.
Quand la petite fut dehors, elle fixa le bout du fil à un prunier de la cour. Le bzou s'impatientait et disait : "Tu fais donc des cordes ? Tu fais donc des cordes ?"
Quand il se rendit compte que personne ne lui répondait, il se jeta à bas du lit et vit que la petite était sauvée. Il la poursuivit, mais il arriva à sa maison juste au moment où elle entrait".

 

 

"Manteau de LOUP, doublé CHAPERON"

@Marie-France Dubromel

 

Manteau de mémoire,en hommage à Yvonne VERDIER et à son étude :

"Le Petit Chaperon rouge dans la tradition orale" 

(in  "Coutume et destin"  GALLIMARD, Bibliothèque des Sciences Humaines, 1991)

Texte de Gilbert Lascault : Le petit chaperon rouge, partout.

 

 

 

Texte de Gilbert Lascault, écrit au fil rouge, sur le dos du Manteau de Loup

 

 

 

 

 

Le mouchoir du Loup.

Ecriture au fil rouge sur mouchoir,

 

©Marie-France Dubromel, 2002

 

 

 

 

 

Carnet d'étude pour le Manteau de mémoire :

Manteau de loup, doublé Chaperon.

 

© Marie-France Dubromel, 2002

 

 

Y... comme

 

 YVONNE VERDIER.

Ethnologue française (1941-1989), auteur de " Façons de dire, façons de faire" (Gallimard, Bibliothèque des Sciences Humaines, 1979).

Les parties du livre consacrées à "la femme qui aide" et à "la couturière" ont alimenté une grande partie de ma rêverie autour du textile et des travaux d'humilité féminins.

 

 

 

 

  

 Textes d'Yvonne Verdier, brodés au fil rouge

par Marie-France Dubromel

 

Apprentissages

        

         

Marie COUTY, née le 28 mars 1888

Abécédaire "fini le 5 mai 1898"

 

 

 

Constance Focé, 1867.

Endroit/Envers

"C'est l'envers qui vous dit la vérité."  Louise BOURGEOIS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Textes de Yvonne VERDIER  brodés au point de marque,

sur un fragment de vieux drap, et sur une chemise,

                   

                            par Marie-France Dubromel