" Peu de jours après la mort de M. Pascal, dit le Père Guerrier, un domestique de la maison s'aperçut par hasard que dans la doublure du pourpoint de cet illustre défunt il y avait quelque chose qui paraissait plus épais que le reste, et ayant décousu cet endroit pour voir ce que c'était, il y trouva un petit parchemin plié et écrit de la main de M. Pascal, et dans ce parchemin, un papier écrit de la même main : l'un était une copie fidèle de l'autre. Ces deux pièces furent aussitôt mises entre les mains de Mme Périer qui les fit voir à plusieurs de ses amis particuliers. Tous convinrent qu'on ne pouvait douter que ce parchemin, écrit avec tant de soin et avec des caractères si remarquables, ne fût une espèce de mémorial qu'il gardait très soigneusement pour conserver le souvenir d'une chose qu'il voulait avoir toujours présente à ses yeux et à son esprit, puisque depuis huit ans, il prenait soin de le coudre et découdre à mesure qu'il changeait d'habits».
Le parchemin est perdu; mais au commencement du manuscrit de la Bibliothèque Nationale se trouve le papier qui le reproduisait, écrit de la main de Pascal, et dont l'authenticité est attesté par un billet signé de l'abbé Périer, neveu de Pascal. En tête, une croix entourée de rayons.
Léon Brunschvicg