Histoires de vécu.
Archives départementales de l'Orne
Alençon, le 18 septembre 2022, 18h.
le 19 septembre 2022, 11h.
Merci aux Archives départementales de l'Orne pour leur accueil,
et à tous, visiteuses et visiteurs, amies et amis, souvent venus de loin
pour voir ou revoir les Histoires de vécu.
Marie-France Dubromel
Le 13 septembre 2022, les élèves de Première -spécialité Théâtre-
du Lycée Marguerite de Navarre à Alençon, réalisaient une performance
dans l'installation Histoires de vécu,
aux Archives départementales de l'Orne
à Alençon (61000).
Récit de Sophie Le Goïc, professeur responsable de la spécialité Théâtre.
Crédits photographiques : Archives départementales de l' ORNE
L'exposition Histoires de vécu
se termine le 18 septembre 2022.
Je serai présente de 14 à 18 heures,
pour le plaisir des rencontres et des échanges.
Marie-France Dubromel vous accueille
aux Archives départementales de l'Orne, à Alençon
pour vous présenter l'exposition :
Histoires de vécu
le mercredi 24 août 2022, de 13H30 à 17H30
Réalisation d'un tricot de mémoire aux Archives départementales de l'Orne,
initié par Marie-France Dubromel, le 4 juillet 2022
J'ai déchiré des bandes dans un vieux drap, puis j'ai noué les bandes entre elles.
J'ai ensuite écrit une histoire personnelle qui me relie à la mémoire de l'Orne, au crayon feutre rouge, sur les bandes de draps, puis mon prénom dans le bout des nœuds.
J'ai tricoté, au point mousse, le texte que je venais d'écrire.
Pendant toute la durée de l'exposition, chaque visiteuse et visiteur est invité à écrire à son tour, une histoire sur les bandes de drap blanches, à inscrire son prénom dans le bout des nœuds, puis à tricoter ou à faire tricoter par une personne de son choix, le texte qu'il vient d'écrire.
Les histoires tricotées ensemble ne sont pas lisibles.
Seuls les prénoms inscrits dans le bout des nœuds apparaissent, avec l'idée de nommer contre l'oubli.
En fin d'exposition, on obtiendra le tricotage de la mémoire collective de l'exposition.
Ce tricot collectif sera conservé aux Archives départementales de l'orne.
Marie-France Dubromel
Work in progress
Marie-France Dubromel vous accueille à l'exposition,
le mercredi 24 août 2022, de 13H30 à 17H30
il y a toujours une histoire.
Ou comment naît l'idée de réaliser un manteau de mémoire* pour Louis-François Pinagot, sabotier du Perche ornais, au XIXème siècle.
Analphabète et indigent, il est découvert par l'historien Alain CORBIN lors de recherches aux Archives départementales de l' Orne à ALENÇON, en 1995.
Chemise de nuit d'homme, en toile de chanvre,
trouvée sur un parcours de brocantes,
à Paris, le 15 juin 2021 par mfd
La chemise est Chiffrée F-G, d'origine.
le marquage est complété lorsque la chemise devient celle de Louis-François Pinagot, le 17/08/2021, à la suite de l'invitation des Archives de l'Orne, à relier l'installation Histoires de vécu à la mémoire de l'Orne, lors d'une exposition prévue pour l'été 2022 à Alençon.
Extraits du journal d'Alain CORBIN (mai 1995),
transcrits sur le côté gauche de la chemise, au fil rouge et à l'aiguille.
Pages du journal de travail pour la réalisation du manteau de mémoire
Sur le côté droit de la chemise, ont été transcrits des fragments du parcours de vie
de Louis-François PINAGOT,
extraits du livre :
Alain CORBIN
Le monde retrouvé de Louis-François Pinagot
Sur les traces d'un inconnu. 1798-1876.
Flammarion, 1998
Sur la manche droite :
Liste des noms des huit enfants de Louis-François Pinagot et Anne Pôté
Au dos de la chemise : extraits de l'inventaire après décès de Louis-François PINAGOT
l'envers
Le travail d'écriture au fil rouge et à l'aiguille, commencé le 25 janvier 2022
s'est terminé le 22 02 2022.
les extraits de textes d'Alain Corbin ont été transcrits au fil à coudre DMC 498,
par Marie-France Dubromel,
à l'aide de l'écriture du marquage de blanchisserie.
Manteau de mémoire* pour Louis-François PINAGOT et Alain CORBIN
*manteau de mémoire :
intitulé généreusement prêté par l'écrivain Gérard Macé, pour la réalisation de pièces de trousseaux imaginaires. Tentative de relecture textile d'oeuvres de prédilection ou évocation d'histoires de vies anonymes.
Acte de naissance de Louis-François Pinagot
Document : Archives départementales de l'Orne
(vitrine de l'exposition : Histoires de vécu)
Inventaire après décès
Archives départementales de l'Orne
( vitrine de l'exposition : Histoires de vécu)
Le Manteau de mémoire pour Louis-François Pinagot et l'historien Alain Corbin
est présenté dans le cadre de l'installation : Histoires de vécu
aux Archives départementales de l'Orne à Alençon,
jusqu'au 4 septembre 2022.
Marie-France Dubromel vous accueille dans l'exposition,
le mercerdi 27 juillet 2022
et
le mercredi 24 août 2022, de 13h30 à 17H30
« Née le 13 novembre 1878 en Allemagne, Ida Kahn, après son mariage, avait passé la plus grande partie de sa vie dans la petite agglomération de Merzig. En 1935, année du rattachement de la Sarre à l'Allemagne nazie, elle rejoindra avec son mari la ville d'Alençon, près de leur fils aîné qui venait de s'y installer, au 25 rue des granges.
Le 12 février 1942, sans doute mue par un funeste pressentiment, Ida Kahn décide de commencer la rédaction d'un journal où elle notera presque quotidiennement, six mois durant, les faits de son existence et celle de ses proches. Quarante pages d'un registre, reliquat d'un dossier de quittances. Quarante pages d'un texte rédigé en allemand, d'une grande et belle écriture en semi-gothique, dans un style clair et ferme, et que nous nous sommes employés à traduire en français ».
Joë Friedemann (Petit-fils et éditeur du journal d'Ida Kahn),
Le journal d'Ida Kahn (traduction française) et copie de page manuscrite en allemand.
Le journal s'arrête le 6 octobre 1942. Ida et son époux, Julius, sont arrêtés et conduits à Drancy d'où ils sont transférés à Auschwitz, le 6 novembre 1942.
Ida et Julius Kahn étaient les grand-parents d'Edith Bonnem.
J'ai choisi quelques extraits de la traduction, en français, du journal qui évoquent le textile, le linge ou la couture.
Je les ai transcrits, au fil rouge et à l'aiguille, sur deux mouchoirs anciens (43 X 43cm)
Marie-France Dubromel
Extraits du journal d'Ida KAHN,
au fil rouge, sur mouchoirs.
Marie-France Dubromel, Août 2021
Documents des Archives départementales de l'Orne,
présentés sous vitrine, pendant l'exposition Histoires de vécu,
pour accompagner les mouchoirs réalisés, à la mémoire d'Ida KAHN
Marie-France Dubromel sera présente, dans l'exposition,
le mercredi 27 juillet 2022, de 13h30 à 17H30
Mouchoir à la mémoire d'Edith Bonnem,
réalisé pour l'exposition Histoires de vécu
aux Archives départementales de l'Orne. Alençon, 2022
Sur un mouchoir blanc, ancien, chiffré B, j'ai transcrit, au fil rouge et à l'aiguille, à l'aide de l'écriture du marquage de blanchisserie, quelques éléments de la courte vie d'Edith Bonnem, arrivée à Alençon, avec ses parents, en 1938.
Déportée à Auschwitz, elle mourut , le 7 août 1942, à l'âge de 15 ans.
M-F Dubromel
Documents des Archives départementales de l'Orne,
présentés sous vitrine, dans l'exposition, pour accompagner le mouchoir.
Mur du Mémorial de la Shoah, PARIS. Année 1942 (détail)
©marie-france dubromel, 08/2021
ALENÇON
Histoires de vécu.
Installation de Marie-France Dubromel
Archives départementales de l'Orne, Alençon.
Cela commence (toujours) par un baluchon. Noué, alangui, souplement mystérieux.
Il contient les fragments d’une vie, la toile de fond, l’étoffe des rêves. On pourrait s’en tenir là,
mais le tissu nous rappelle à l’ordre, il s’effrange, se sépare, s’abandonne. Quand il est prêt à
livrer son secret, déjà le fil est tiré et le jour apparaît. Ouverture.
Elle, qui a décidé de n’en faire qu’à sa guise, lui demande de soutenir les heures silencieuses,
les trous de la mémoire, les blancs de toute histoire. Elle sait qu’à notre insu, quelque chose se
trame, qu’il faut gagner du temps ou au contraire en perdre, énormément. Se faufiler, épingler,
assembler, trier, repasser. Afficher la couleur – rouge - broder un peu pour qu’il y ait une
histoire, piquer les esprits, aiguillonner les sens, fermer pour cause d’inventaire, recommencer.
Elle dit qu’elle est mercière, et ambulante, afin qu’on ne l’interrompe pas dans ses assemblages,
qu’on ne questionne pas ses motifs, qu’on la laisse partir en voyage. Tout est matière à
s’émerveiller quand l’œil perçoit, la main imagine, l’esprit court le long des lisières, les liens se
resserrent, les histoires s’écrivent.
Elle ne collectionne pas mais elle collecte, glane, retient : c’est elle qui choisit. Elle se réserve, fait
halte, patiente, réfléchit, écrit. Elle admire, relit, reprend le tricot, s’insurge contre l’oubli.
Oublie.
Elle rend hommage à de grandes dames qui ont toutes leurs initiales, et à certains messieurs qui
ont laissé derrières eux des signes, des sons, ou des images. Marquage.
Cela se poursuit chaque jour, se répertorie, s’installe, s’accroche, se démonte, ne la démonte pas.
Cela s’invente, se renoue, s’intensifie, s’offre, se donne à voir, se replie.
Parfois elle pose l’aiguille et lui prend l’envie des villes. Elle attrape ses ustensiles, s’invente un
jeu subtil, ne bouge plus un cil : vite, le fil ! ..
Marie-Hélène GIANNESINI,
pour l'installation, Histoires de vécu de Marie-France Dubromel
à l’occasion de l’exposition "Le Textile à 4 mains". Centre Culturel de Cusset, Mars 2007.
Installation de Marie-France DUBROMEL
Archives départementales de l'Orne.
ALENÇON
Du 4 JUILLET au 4 SEPTEMBRE 2022
«Avec Marie-France Dubromel le tissu des fringues parle.
On l'aide un peu d'un coup de rouge en fil cousu, d'un texte brodé pour qu'il raconte son "histoire de vécu" à la rencontre de la nôtre.
Un rapport historique à la matière textile se crée, auréolée d'attention, de poésie avec les "Manteaux de mémoire" qui recouvrent l'interrogation au présent, d'un passé nécessaire à l'avenir.
Tout parle, tout se lit.
Les habits portés susurrent à travers l'usure, des pans entiers de destins singuliers. »
Ambroise MONOD
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