MERCERIE AMBULANTE concept

Le jeune aviateur anglais

 

 

La mort du jeune aviateur anglais.

[...] ça se passe dans un village très près de Deauville, à quelques kilomètres de la mer. Ce village s'appelle Vauville. Le département, c'est le Calvados.   Vauville. C'est là. C'est le mot sur le panonceau.  Quand j'y suis allée pour la première fois, c'était sur le conseil d'amies, commerçantes à Trouville. Elles m'avaient parlé de la chapelle adorable de Vauville. [...] C'est de l'autre côté de cette église qu'il y a le corps du jeune aviateur anglais tué le dernier jour de la guerre.
Et au milieu de la pelouse, il y a un tombeau. Une dalle de granit gris clair, parfaitement polie. Je ne l'ai pas vue tout de suite, cette pierre. Je l'ai vue quand j'ai connu l'histoire. C'était un enfant anglais. Il avait vingt ans. Son nom est inscrit sur la dalle. On l'a d'abord appelé le Jeune aviateur anglais.
Il était orphelin. Il était dans un collège de la province du nord de Londres. Il s'était engagé comme beaucoup de jeunes anglais. C'étaient les derniers jours de la guerre mondiale. Le dernier peut-être, c'est possible. Il avait attaqué une batterie allemande. Pour rire. Comme il avait tiré sur leur batterie, les Allemands avaient répliqué. Ils ont tiré sur l'enfant. Il avait vingt ans. L'enfant est resté prisonnier de son avion. Un Meteor monoplace. [...] Pendant un jour et une nuit, dans la forêt, tous les habitants de Vauville l'ont veillé. Comme avant, dans les temps anciens, comme on l'aurait fait avant, ils l'ont veillé avec des bougies, des prières, des chants, des pleurs, des fleurs. Et puis ils ont réussi à le sortir de l'avion. Et l'avion, ils l'ont extrait de l'arbre. Ça a été long, difficile. Son corps était prisonnier du réseau d'acier et de l'arbre.
Ils l'ont descendu de l'arbre. Ça a été très long. A la fin de la nuit ça avait été fait. Le corps une fois descendu, ils l'ont porté au cimetière et tout de suite ils ont creusé sa tombe. C'est le lendemain, je crois, qu'ils ont acheté la dalle de granit clair [...] L'année après sa mort, quelqu'un est venu pour le voir, ce jeune soldat anglais. Il avait apporté des fleurs. Un vieil homme, anglais lui aussi. Il est venu là pour pleurer sur la tombe de cet enfant et prier. Il a dit qu'il était le professeur de cet enfant dans un collège du nord de Londres. C'était lui qui avait dit le nom de l'enfant.C'est lui qui avait dit aussi que cet enfant était orphelin. Qu'il n'y avait personne à prévenir. Chaque année, il était revenu. Pendant huit ans. Et sous la dalle de granit, la mort a continué de s'éterniser. Et puis il n'est jamais revenu. Il n'y a plus que les habitants du village pour se souvenir et s'occuper de la tombe, des fleurs, de la dalle de pierre grise. Moi, je crois que pendant des années personne n'a su l'histoire en dehors des gens de Vauville. Le professeur avait dit le nom de l'enfant. Ce nom a été gravé sur la tombe : W.J. CLIFFE.

 Chaque fois que le vieil homme parlait de l'enfant, il pleurait. La huitième année, il n'est pas revenu. Et jamais plus il n'est revenu."

                                     Marguerite DURAS   Extraits de "La mort du jeune aviateur anglais".

                                                                            In  Écrire (Gallimard, 1993).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tombe de W.J. CLIFFE

 Cimetière de VAUVILLE (14).

 

 Photos ©mf dubromel, août 2010

 

http://www.arte.tv/sites/fr/olivierpere/2014/04/04/ecrire-et-la-mort-du-jeune-aviateur-anglais-entretien-avec-benoit-jacquot/

 

 

 

Tribute to W.J. CLIFFE.

 

Écriture lingère, au fil rouge, sur mouchoir ancien (50 X 50cm).

©Marie-France Dubromel, 2024

 

 

 

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La croix de par Dieu

Dès le XIIIe siècle, la croix de par Dieu est un ABC des chrétiens destiné aux enfants. Il contient un alphabet associant chaque lettre à une vertu morale, les fondamentaux du catéchisme et des prières.

L’enfant devait faire le signe de croix, avant de lire son ABC

 

On en trouve des exemplaires imprimés dès le début du XVIème siècle.

 

 

La Croix de par Dieu

Imprimé par Berthold Remboldt

Paris, vers 1510-1518

Gravures sur bois en relief

BnF, département des Manuscrits, Rothschild 320 [IV. 4. 145]

 

 

 

 

Molière mentionne la croix de par Dieu, dans Monsieur de Pourceaugnac (1,7.), 1669.

 

 

 

 

 

 

En 1690, Antoine de Furetière en donne une définition dans "Le dictionnaire universel"

« La Croix De par Dieu, est une croix qui est au-devant de l'Alphabet du Livre où on apprend aux enfants à connaître leurs lettres. On le dit aussi de l'alphabet même, et du livre qui le contient. »

 

 

 

 

"L'alphabet de la lingère" de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert (1751-1772) débute par la croix de par Dieu.

 

 

 

Au XIXème siècle, l'éditeur Sajou reprend «l'Alphabet de la Lingère» de l'Encyclopédie pour en faire le modèle n°1 de ses abécédaires.

 

 

Jusque dans les années 1950, les petites filles qui apprenaient à réaliser leur marquoir brodé, dans un établissement religieux ou sous la direction d'une personne pieuse, faisaient le signe de croix avant de se mettre à l'ouvrage. Elles brodaient « la croix de part Dieu », avant la lettre A.

A l'école primaire républicaine - où les filles réalisaient leur marquoir, au cours de couture- la croix était, bien sûr, absente.

 

 

Abécédaire, avec croix de par Dieu. Brodé par Louise Loutreuil,

au fil de soie sur étamine de lin, vers 1820 *

 

 

 

Abécédaire avec croix de par Dieu, brodé par Francine Pétetot en 1901,

Fil de coton sur étamine de coton*

 

 

Abécédaire avec croix de par Dieu ( détail).

Brodé par Marie, sans date.
Fil de coton sur étamine de coton*

 

 

 

 

Abécédaire avec croix de par Dieu, brodé par  Hélène Bouleau, sans date.

Fil de coton sur étamine de coton*

 

 

 

 

Abécédaire (sans croix de par Dieu),

brodé par Lydie Devilliers,

âgée de 8 ans, le 11 juillet 1887.

Fil de coton sur étamine de lin *

 

*collection, Mercerie ambulante, GmfD

 

La Recherche

 

 Giorgio GRIFFA

 

 

"Je ne représente rien, je peins". Giorgio GRIFFA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Recherche (2020).

Paris, Centre Pompidou.

Donation Giorgio GRIFFA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Proche à ses débuts de l’Arte Povera, de BMPT et de Supports/Surfaces avec lesquels Giorgio Griffa partage une certaine radicalité dans le dépouillement des formes et l’idée de série, il se montre aussi très attentif à la matérialité de ses œuvres. Laissant aller sa main sur de grandes toiles libres, posées à même le sol, procédant par gestes simples, Griffa invente, répète et réitère, avec de subtiles variations, un langage artistique qui, au-delà de siècles de culture, renvoie aux prémices de la création.

 

Texte de présentation de l'exposition:

Giorgio Griffa. Merveilles de l'inconnu. LaM, Villeneuve d'Ascq, 2021

 

 

 

 

Reliure

 

LA ROBE BLEUE DE SIDO

 

"C'était une robe d'été, en toile de lin d'un bleu doux. En regardant l'envers de l'étoffe, on avait la surprise de le voir d'un ton vif.
Seuls les soleils de plusieurs belles saisons répondaient de son heureux pâlissement. Elle datait, je pense, de 1860, environ.
Cinquante cinq centimètres de tour de taille, et une grande jupe épanouie, brodée de blanc.
"C'est un chiffon disait Sido. Cela ne peut servir à rien. J'en tirerai bien une paire de manches, qui protègeront celles de ma robe quand je laverai la chienne ou quand je pétrirai la pâte de la tarte..."
Mais la robe bleue retournait entière au tiroir. Je ne me repens pas d'y avoir porté les ciseaux puisque d'un bleu doux, et ramagée de blanc, elle habille comme par le passé, elle habille encore et toujours ma très chère Sido."   COLETTE*                                                                                                                                                                                                                                         

*Note rédigée vers 1948-1950, au feuillet 1 et 2 du manuscrit autographe de SIDO
(PARIS -BNF - Manuscrits N.a.f. 18661)

Plats et dos du manuscrit :
toile de lin bleu, sur laquelle est appliquée une chaînette blanche. (fragment de la robe de Sido) 
Dimensions : 290 X 250mm

Sources : Livres en broderie : Reliures françaises du Moyen-Age à nos jours. Paris, Bibliothèque Nationale, 1995.

 

 

 

 

 

 

 

COLETTE. L'Étoile Vesper.

 

 

 

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Fait par moi Lydie...

 

 

L'abécédaire de Lydie*

 

 

 

"Fait par moi Lydie Devilliers âgée de 8 ans

le 11 juillet 1887  née au Marchais vert

commune de Champigcn"

 

 

"Comme si tout l'apprentissage scolaire, cette instruction élémentaire aux filles, les premiers degrés de l'écriture et de l'arithmétique, étaient entièrement transmis au travers de cette technique couturière, non à l'encre et à la plume mais avec du fil et une aiguille, et se trouvaient entièrement enclos à l'intérieur des quatre coins d'un petit carré de canevas".  

                                                                    Yvonne VERDIER

                                                            Façons de dire, façons de faire.

                                                   Gallimard, Bibliothèque des Sciences Humaines

 

*Abécédaire au point de marque au fil rouge, sur étamine de coton.

Format 25 X 25cm

Collection, Mercerie Ambulante

 

 

 

Suite à cette note, j'ai reçu de Patrick Prado,

deux photos et le commentaire suivant :

"Joseph (Job, 60 ans) était un résident de l’EHPAD, ancien pêcheur de palourdes et je lui avais demandé de faire ce motif pour l’anniversaire des cinq ans de Louis".

 

 

 

 

 

 

 

Le manteau d'Albertine

 

 

Le YOYO*, atterri sur un arbre, près du mur de la prison de la Santé,

le 06 08 2021, m'a fait penser aux écrits de prison d'Albertine SARRAZIN,

pour laquelle j'avais réalisé un Manteau de mémoire, en 2003

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur un yoyo*, j'ai transcrit, au crayon feutre rouge, quelques extraits des nombreux textes relatifs au textile dans "LA CAVALE" d' Albertine SARRAZIN,

écrivain et détenue célèbre, dans les années 1960.

 

"On se contente de me présenter à bout de bras, deux robes de bure, mes chevilles y disparaissent."

"Mon premier troc m'a fait un peu mal au coeur : c'était le cardigan que je portais la nuit de l'accident, presque mon linceul."

"Et que faire en prison, sinon se souvenir et broder ? Tout le monde brode en prison, sur des napperons ou sur des souvenirs. J'ai le devoir d'écrire... !"


"Le vêtement pénal va m'engoncer en des trames rigides, s'imposer tenue de rigueur; et quand je me déshabillerai, le soir, le droguet gardera mes formes, élimé à la poitrine et aux fesses, étranglé à la taille en gros plis froissés.

"[...] MA robe droguet, pour laquelle, depuis que je la porte, je me prends d'affection. Attention, la tôle est dans cette robe, ne l'aime pas !"

"Notre vie et notre peine passeront, mais la robe droguet ne passera point. Le détenu n'use pas son vêtement : c'est le vêtement qui use son détenu.Tristesse de la ravaudeuse ! Je me lève pour faire connaissance avec le temple de l'Oripeau."

                                     Albertine SARRAZIN  (La Cavale,  Jean-Jacques PAUVERT, 1962)

  

* YOYO : bandelettes de drap déchirées et nouées entre elles (pouvant atteindre 10 mètres de long).
Les détenus utilisent les "yoyos" pour se passer des messages par les fenêtres des cellules.

 

 

 

 

 

 

"Manteau de mémoire" pour Albertine SARRAZIN, dit encore LE YOYO*

 

Marie-France DUBROMEL, 2003

 

In " De l'étoffe des songes, aux Manteaux de mémoire",

Exposition personnelle, Médiathèque de Rambouillet, 2003

 

 

 

 

 

Echantillon, pour "le Manteau d'Albertine".

(Carnet d'échantillons, 2002)

 

 

Tale of a tail

 

Tale of a tail.

 

 Texte écrit, en forme de queue de souris, par Lewis CARROLL pour le manuscrit original de :

Les aventures d'Alice sous terre,

entrelacé avec le texte typographique définitif et différent de : 

Les aventures d'Alice au Pays des Merveilles (ed. MACMILLAN, 1908).

 

 

Entrelacement des textes, imaginé et réalisé au point de marque par

Marie-France DUBROMEL, en 1998.

Sur fragment de drap de lin usagé.  Format : H 100cm X 71cm

 

 

 

 

 

Endroit. Détails

 

 

 

 

 

 

Envers. Détails

 

 

 

 

 

 

DOCUMENTATION

 

Queue de la souris (Les aventures d'Alice sous terre). Manuscrit original de Lewis CARROLL

 In : Lewis Carroll. Gallimard (Découvertes)

 

 

 

 

Corrections de Lewis Carroll, sur épreuve finale imprimée.

In : Lewis Carroll. Catalogue, La Pléiade

 

 

 

 

Epreuve typographique de la queue de la souris, dans Les aventures d'Alice sous terre. Ed. NORTON.

 

 

 

 

Epreuve typographique de la queue de la souris, dans Les aventures d'Alice au Pays des Merveilles.

Ed. MACMILLAN, 1908

 

 

 

 

 

 

 

 

Tale of a tail. Note de blog éditée en février 2010, revue et corrigée en juillet 2021

 

Technique de broderie : Point de marque au coton mouliné DMC (2 brins/2 fils).

Le texte du manuscrit original est brodé, au coton mouliné écru, DMC.

Le texte définitif est brodé  au coton mouliné Rouge, DMC n°498.

 

 

Dédié à toutes les ALICE, amies.

 

 

Monogrammes

 

 fixés, au fil et à l'aiguille, sur un cahier, à la manière des exercices et épreuves de couture, préparatoires

au certificat d'études primaires, pour les filles, jusque dans les années 1960.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cahier de Belles Lettres.

 

Collection, Mercerie Ambulante, concept

 

Le triptyque du FIL ROUGE

 

 

1  Du FIL ROUGE, en général.

Brins de fil rouge, sur gaze chirurgicale. ( H42 X L 44cm)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2  Du Fil Rouge DMC 498, en particulier.

    "DMC  LE FIL QUI EMBELLIT VOS IDEES"

(H44 X35cm) 

 

Abécédaire au point de marque, avec fils pendants.

Accumulation d'écheveaux de coton mouliné DMC 498.

 fragment de boîte à écheveaux de cotons DMC 498, porte fil avec aimant,

fixés sur un morceau de drap ancien.

 

 

"DMC LE FIL QUI EMBELLIT VOS IDÉES" (détail)

 

 

 

 

 

3  FIL à la traîne

(confiture de Fil Rouge).

Résidus de fil rouge, ramassés par G ou mf D après la réalisation des broderies.

 

 

©Marie-France dubromel, 1998

 

 

 

Triptyque présenté lors d'une exposition personnelle :

 

 

 

 

L'Emakimono aux épitaphes

 

De 1997 à 2001, alors que j'explorais l'idée de la trame (textile, végétale, métallique, etc...),

le graveur en taille-douce, Marc-Antoine Orellana, me proposa des trames fictives, imprimées.

A l'aide de tarlatanes encrées (utilisées pour l'essuyage d'excédents d'encre des plaques gravées, avant impression), il imprima, sur sa presse en taille-douce, des trames sur des fragments de draps usagés, de ma collection.

Il encra également certains de mes abécédaires, et selon le même procédé, les imprima sur des fragments de vieux draps.

Sur ces nouvelles trames imprimées, je superposai, à la façon des palimpsestes, des alphabets et des textes, au fil et à l'aiguille ou au crayon feutre.

 

 

Emakimono* aux épitaphes. M-F Dubromel.

Jeux d'alphabets, épitaphes et textes d'écrivains, évoquant l'idée de la mort,

sur trame imprimée (H 35 cm X  L 260 cm). 2001

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques détails

 

"Telles les tisseuses, je me suis assis à la fenêtre de ma vie et, oubliant que c'est là que j'habitais et que j'existais,

j'ai tissé des linceuls pour un tiède ensevelissement, dans de chastes toiles de lin destinées aux autels de mon silence".

Fernando PESSOA 

écriture au fil blanc

 

 

 

"L'oubli est le vrai linceul des morts". George SAND

écriture au fil gris

 

 

 

"Moi mort

que ma stèle soit

parmi les herbes hautes".  BUSON

écriture au fil rouge

 

 

"Quand un homme meurt,

il doit rendre son alphabet"

Bernard NÖEL

 écriture au feutre noir

 

"C'est fini ?"

Nathalie SARRAUTE (dernières paroles).

écriture au fil rouge

 

 

 

 

Une trentaine de pièces, jouant avec l'idée du palimpseste, furent ainsi réalisées.

 

 

 

Elles furent présentées, en 2018, dans la salle de l'Hôtel-Dieu,

à la Médiathèque de FALAISE (14).

 

Exposition SURIMPRESSIONS.

 

 

 

 

*L'emaki (絵巻, littéralement « rouleau peint ») ou emakimono (絵巻物), noté souvent e-maki, est un système de narration horizontale illustrée dont les origines remontent à l'époque de Nara au VIII ^e siècle au Japon, copiant au début leurs pendants chinois bien plus anciens, nommés gakan. (Source :Wikipedia)

 

 

 

 

 

L'Abécédaire au point de marque inversé, par Marie-France Dubromel

devient, une fois plié et encré, par Marc-Antoine Orellana,

matrice d'impression pour un abécédaire imprimé (1999)

H19cm X  L50cm

 

Abécédaire froissé, sur papier Japon

 

 

 

Abécédaire froissé,

collé sur papier Japon déchiré et froissé (50 X 65cm)

©Marie-France Dubromel, 1998

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abécédaire froissé, 1998.

Exercice préparatoire à l'abécédaire froissé sur papier Japon

 

 

Abécédaire présenté lors d'une exposition personnelle :

 

 

 

 

L'abécédaire sur grillage

 

 

Ou le grillage considéré comme Trame

 

 

 

Lettre E.

Envers/endroit, au point de marque

 

 

 

 

 

 

Essais  de lettres, brodées au point de marque (coton perlé DMC) sur grillage, 1997

 

 

 

 

 

 

 

 

La Tour des Lettres.

©Marie-France Dubromel, 1998

 

Abécédaire au point de marque, sur grillage ( H 15cm X L 50cm)

 

 

 

Point de marque au fil de lin teint à l'encre bleue Waterman. 1998

 

 

 

Pièces présentées  lors d'une exposition personnelle :

 

 

 

Jeux de lettres

 

Exercices ( 1996-1998)

 

 

Lettre B,

considérée comme LETTRINE

 

 

 

Lettre D, au point de marque sur fragment de lin,

avec collage de modèles SAJOU

 

 

 

 

G m f D

Assemblage et collage.

Point de marque, modèles Sajou et bande à marquer

 

 

 

 

Lettre B

Jeu de Pliages. Trames et matières diverses

 

 

 

 

Lettre B, au point de marque.

Les 17 croix de la lettre B (point de marque de base)

sont remplacées par 17 lettres B

 

 

 

 

 

GMFD

Broderie au point de marque, sur papier.

 

 

 

 

Lettre B

Essai sur la perspective.

 

 

 

 

A B C, sur étamine de lin, aux fils tirés.

 

 

 

 

GMFD, en croix. 

Point de croix, sur étamine de lin, 1996

 

 

 

 

 

Abécédaire au point de marque, sur fragments d'étamine de LIN 

Collage sur feuille de papier CANSON (H40 X L30cm)

 

©Marie-France Dubromel

 

 

 

L'Abécédaire sur pliages

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Etudes de lettres sur pliages textiles.

Leporello  (H 18cm  X  L 12cm)

 

 

 

 

 

Grand ABECEDAIRE sur Pliages textiles

(H 80 X L 60cm)

 

© Marie-France Dubromel, 1997

 

 

 

Grand abécédaire sur pliages textiles (détail).

 

Chaque lettre -brodée, deux brins/deux fils, sur étamine de lin-

est fixée sur une feuille de Papier Japon (H 14cm X L 9cm)

 

 

 

 

Pièces exposées lors d'une exposition personnelle :

 

 

 

L'abécédare sur reprises

 

ou

La Reprise considérée utilisée comme Trame.

 

Collectionneuse de points de coutures et de reprises anciennes, sur pièces de linge usagées,

je sélectionnai 26 reprises différentes, que j'utilisai comme trames pour broder un abécédaire, au point de marque, selon le modèle de l'Alphabet de la Lingère de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'Abécédaire sur reprises. (H 80 cm X  41 cm)

 

Marie-France Dubromel, 1999

 

L'abécédaire sur reprises fait partie de la série "Abécédaires contrariés", initiée en 1996.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                             l'Alphabet de la Lingère. Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.

 

 

Jude Stéfan. Une vie d'ombre(s)

 

Fin de partie.

 

Le Poète Jude Stéfan est mort, le 11 novembre 2020.

 

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Une vie d'ombre(s)

 

 

Téléchargement Jude Stéfan EXPOSITION (Orbec-Calvados) 2010

 

15 juin-31 juillet 2010

 

 

Le 1^er juillet 2010, Jude Stéfan avait 80 ans et la ville d’Orbec (Calvados), où il réside, avait souhaité, à cette occasion, lui rendre hommage à travers des expositions et une série de rencontres.

  Jude Stéfan (Pont-Audemer, 1930) occupe une place singulière dans la littérature contemporaine française: poète mais aussi nouvelliste, essayiste, (faux) diariste, épistolier, traducteur et moraliste, il est l’auteur d’une soixantaine d’ouvrages, publiés depuis 1967 aux éditions Gallimard, Champ Vallon, Le Temps qu’il fait, Ryôan-ji, etc.

Son œuvre se nourrit d’un dialogue avec l’Antiquité -il a enseigné les lettres classiques au lycée de Bernay- comme avec les plus connus et les plus rares des écrivains universels. Son écriture, qui renoue avec des genres oubliés  tels l’épode, l’élégie, la litanie, l’épitomé, les silles, les scholies… sait aussi inventer des formes qui lui sont propres, de Prosopées à Pandectes. Simultanément, il donne une large place à la nouvelle, à

« l’événement inédit », aux «  situations de rupture », inspirés par la vie provinciale. Imaginaire érotique, célébration de figures féminines, obsession de l’« éternullité » de la mort, imprègnent une poétique de l’inconsolation.

Jude Stéfan a obtenu le Prix Max Jacob en 1985 et le Grand prix de Poésie de la Ville de Paris en 2000.

 

Trois expositions en trois lieux différents

À Orbec même, l’exposition principale se tient dans l’Espace Debussy, à deux pas de la maison de l’écrivain. Elle présente une collection d’œuvres remarquables généreusement prêtées par le musée de Bernay, sur un choix de Jude Stéfan : urne funéraire étrusque, Baigneuse de Falconet, Bas-relief de Germain Pilon, Paysages de John Constable et de Van Goyen, bustes de Donatello et de Carpeaux, pastel de Madame Vigée-Lebrun, médaillons de David d’Angers, bronze de Duchamp-Villon… Cet ensemble exceptionnel constitue, pour le poète, une sorte de musée imaginaire en écho aux grands thèmes de son oeuvre : la vie provinciale, l’amour, le temps, la mort… Les figures d’Eros, de Chronos, de Thanatos guident le visiteur dans sa découverte de l’œuvre,  à la faveur d’un riche ensemble de documents, de tapuscrits, de textes et de photographies dont certains sont prêtés par la Médiathèque de Bernay et par l’IMEC (Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine, Abbaye d’Ardenne) ou issus de collections particulières. Deux films réalisés en 1995 sur Jude Stéfan sont gracieusement prêtés pour l’occasion : L’Atelier d’écriture de Jude Stéfan, réalisé par Pascale Bouhénic, coproduit par Avidia et le Centre Georges Pompidou et Jude Stéfan, réalisé par Jean Lefaux dans la série de Jérôme Prieur Les Hommes-Livres, produite par l’INA.

L’une des originalités de cette exposition est d’avoir mis à contribution une vingtaine d’ami-e-s écrivains ou artistes de Jude Stéfan. De Jacques Roubaud à Jean-Luc Parant, en passant par Michel Deguy, Christian Prigent, Anne Portugal, Pierre Alferi ou Marianne Alphant, ils ont été invités à choisir, dans son oeuvre, les textes qu’ils jugeaient les plus emblématiques. Ainsi se dessine un portrait collectif inédit et amical. S’y ajoutent des stèles de Campo(s) Santo(s), nées de la collaboration artistique entre le graveur Marc-Antoine Orellana et Jude Stéfan, ainsi que différentes contributions plastiques dues à Marie-France Dubromel, Michel Sicard, Daniel Juré et Sophie Leroux-Ducruet. Des ouvrages de bibliophilie viennent compléter cet ensemble.

À la mairie de La Vespière, commune voisine d’Orbec, sont exposées des œuvres prêtées par l’Artothèque de Caen : une vingtaine d’estampes et de lithographies de Geneviève Asse, Henri Michaux, Bram Van Velde, Antoni Tàpies, Zoran Music, Marie-Hélène Viera Da Silva, Ernest Pignon-Ernest, Paul Rebeyrolle… Et un ensemble de portraits photographiques : Nathalie Sarraute et Jean-Luc Godard par Xavier Lambours, Gilles Deleuze et Pierre Guyotat par Gérard Uferas, etc.…

Enfin, sur la commune de La Vespière, l’église Saint-Ouen accueille l’intégralité des tableaux qui composent Campo(s) Santo(s).

Un volume collectif d’entretiens, d’hommages et d’inédits sera publié début 2011 aux éditions Academia Bruylant.

Cet événement est coproduit par les mairies d’Orbec et de la Vespière, avec le concours de la ville de Bernay, de son musée et de sa médiathèque. Avec la participation de l’Artothèque de Caen, de l’IMEC, de la DRAC, de la Région de Basse Normandie, du Centre Régional du livre et du Conseil Général du Calvados.

 

Commissariat : Marianne Alphant (écrivain ); Marie-Françoise Lemonnier-Delpy (maître de conférences, Université de Rouen)

Scénographie : Marc-Antoine Orellana, graveur

Collaboration artistique : Delphine Campagnolle (Directrice du Musée de Bernay)

Création et interprétation musicales : Dominique Preschez, Emmanuel Lascoux

Communication : Supplément de la revue Le Pays d’Auge, réalisé par Françoise Dutour

(rédactrice en chef), photographies d’Allain Morineau.

Mairie d’Orbec : André GROULT, Adjoint au Maire chargé de la culture

Coordination générale : Véronique Robert ( Médiatrice culturelle)

 

 

  
Aperçu de l'exposition 

 

 

Jude Stéfan. Une vie d'ombre(s)

 

Commissaire de l'exposition Marianne Alphant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Stèles de Marc-Antoine ORELLANA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Installation de Mouchoirs/épitaphes par Marie-France DUBROMEL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

               

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Exposition à ORBEC (14) : du 15 juin au 31juillet 2010

 

 

 

 

La sortie...

 

 

Jean-Michel ALBEROLA

"La sortie est à l'intérieur"

 "L'aventure des détails", PARIS, Palais de Tokyo, 2016

 

 

L'habit arménien

 

« Peu de temps après mon établissement à Motiers-Travers, ayant toutes les assurances possibles qu’on m’y laisserait tranquille, je pris l’habit arménien. Ce n’était pas une idée nouvelle ; elle m’était venue diverses fois dans le cours de ma vie, et elle me revint souvent à Montmorency, où le fréquent usage des sondes, me condamnant à rester souvent dans ma chambre, me fit mieux sentir tous les avantages de l’habit long. La commodité d’un tailleur arménien, qui venait souvent voir un parent qu’il avait à Montmorency, me tenta d’en profiter pour prendre ce nouvel équipage, au risque du qu’en dira-t-on, dont je me souciais très peu. Cependant, avant d’adopter cette nouvelle parure, je voulus avoir l’avis de madame de Luxembourg, qui me conseilla fort de la prendre. Je me fis donc une petite garde-robe arménienne ; mais l’orage excité contre moi m’en fit remettre l’usage à des temps plus tranquilles, et ce ne fut que quelques mois après que, forcé par de nouvelles attaques de recourir aux sondes, je crus pouvoir, sans aucun risque, prendre ce nouvel habillement à Motiers, surtout après avoir consulté le pasteur du lieu, qui me dit que je pouvais le porter au temple même sans scandale. Je pris donc la veste, le cafetan, le bonnet fourré, la ceinture ; et, après avoir assisté dans cet équipage au service divin, je ne vis point d’inconvénient à le porter chez milord maréchal. Son Excellence, me voyant ainsi vêtu, me dit, pour tout compliment, Salamaleki : après quoi tout fut fini, et je ne portai plus d’autre habit. »

                                                Jean-Jacques ROUSSEAU Les Confessions, Livre XII

 

 

Portrait de J.J. Rousseau

Gravure de J.B. Michel, 1765

Bibliothèque de Genève

 

De dos

 

DE DOS

Auto-photo/fiction au marquage MFD, 2019.

Marquage au Fil Rouge, sur carte postale,

reproduction d'une photo de Jean-Loup SIEFF :

Eve de dos, Kim Islinski,1997.

 

 

 

Virginia et le Styx

 

 

 

"Virginia Woolf et sa canne restée plantée sur la berge." 

Jude Stéfan (Litanies du scribe).

 

Technique : Marquage de blanchisserie, sur fragment de drap (25 X 45cm), teint selon la technique japonaise du Suminagashi (encre flottante) par Marie-France Dubromel. 2001

 

 

2.15.0.0

Façon, Souillon

 

Glanage, marie-france dubromel

PARIS, sortie du métro Miromesnil,

Avenue Percier, au pied d'un chantier, le 02 07 2019

 

 

Petite couture, mfd, sur le chiffon glané.

 

"Je pense aussi que les petites choses laissées à l'abandon sont parfois les plus signifiantes.

Ainsi, par exemple, un petit objet perdu dans un amas de matière sale peut amener à faire accepter la vie comme un exercice d'humilité "

                                                                                             Antoni Tapiès

 

 

Envers

Détails

 

 

mfd  pour  Michel NEDJAR

 

Manuscrits de l'extrême

 

"Monseigneur, je vous écris avec mon sang, sur du linge, parce que messieurs les officiers me refusent d'encre et de papier" 

LATUDE, adresse au lieutenant général de police Berryer

 

 

 

LATUDE  Manuscrit sur linge (détails)

 

 

Germaine TILLION

Germaine TILLION. Lettre au tribunal.

Copie envoyée à Marcelle Monmarché.

Crayon à l'aniline sur tissu. Prison de Fresnes, 1943

 

 

Lettres présentées dans l'exposition :

"Manuscrits de l'extrême"

 

 

2019

 

 

De fil en aiguille

 

Où l'on voit que la Mercière Ambulante, Marie-France dubromel, se retrouva, sans savoir comment, invitée par Charlotte VANNIER, à participer à son beau livre : De fil en aiguille, aux éditions PYRAMYD et à faire une signature, avec d'autres artistes invitées,

 à

 la librairie Flammarion du Centre Pompidou

Place Georges Pompidou, 75004 PARIS,

le 23 novembre 2018, de 18H30 à 20H.

 

 

Vitrine à la librairie Flammarion du Centre Pompidou,

jusqu'au 5 décembre 2018.

 

 

Histoire de vécu.

Récit de Juliette, transcrit au fil rouge et à l'aiguille par Marie-France Dubromel,

juin 2017.

Technique : marquage de blanchisserie.

 

 

 

"Et je me rappelle ma grand-mère et les vêtements qu'elle m'a confectionnés :

... La robe moulante, jaune pâle en laine fine, mousseuse que j'avais dessinée avec un si grand décolleté Ma Grand-mère l'avait accompagné d'un petit caraco car "Tout de même".

 

 

 

Yvonne VERDIER

 

 

Installation  Histoires de vécu. Marie-France Dubromel.

En hommage à Yvonne VERDIER. Hôtel de Ménoc MELLE, 2002.

 

Lorsque jeune bibliothécaire, en 1979, je recommandais avec passion, « Façons de dire, façons de faire » à mes lecteurs, j'étais loin d'imaginer que son auteur, Yvonne VERDIER m'aiderait un jour, à faire le « PASSAGE » de Marie-Bouquins à Marie-Chiffons.

Plus tard, ses essais réunis dans « Coutume et destin », ravivèrent la brûlure de lectures plus anciennes : Thomas Hardy, Pierre Clastres et, bien sûr, « Le Petit Chaperon rouge ».

« La femme qui aide » et « la couturière » cheminèrent en moi, mystérieusement, jusqu'à l'élaboration dans les années 1990, d'une « Mémoire du linge » à travers l'exploration des différentes écritures du marquage.

Dans la prospection rêveuse de traces lingères, de travaux d'humilité féminins, d'histoires de vécu..., Yvonne VERDIER m'accompagnait toujours.

Grâce à elle encore, Le Musée National des Arts et Traditions Populaires de Paris (MNATP), fit de moi un « Passeur de linge » lors d'une exposition éponyme, en 1999-2000.

Au sein du même musée, en 2002, lors de l'exposition : « Point de croix, au bonheur des filles », Nadine Gallas, bibliothécaire de la ville de Melle (79), découvrait quelques unes de mes pièces textiles et m'invitait à présenter l'installation « Histoires de vécu », à Melle, ville natale d'Yvonne Verdier, dans le cadre d'une célébration de sa mémoire.

Le vibrant fil rouge d'Yvonne Verdier m'a conduit, jusqu'à Melle, en septembre 2002 et toujours accompagné, depuis.

                                                                                                                         

                                                                                                                       Marie-France Dubromel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Technique : Ecritures brodées au point de marque et au marquage de blanchisserie

 

 

Texte d'Yvonne VERDIER. Ecriture au point de marque, par M-F Dubromel, sur pièce de chanvre reprisée. 1998

 

  Texte d'Yvonne VERDIER. Ecriture au point de marque, par M-F Dubromel, sur épreuve de couture, inachevée. 1999

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'installation Histoires de vécu a été présentée :

 

2001    Qu'est-ce qui se trame ? Chapelle St Vigor- de-Mieux. ST MARTIN-DE-MIEUX (14)

2002    Hommage à Yvonne VERDIER. Hôtel de Ménoc. MELLE (79)

2003    Fil-ling. Anciennes ardoisières  TRELAZE. (49)

2004    De fil en écrit. Centre d'Art contemporain des Pays de Lorient. PONT-SCORFF (56)

2004    Invitée des Bistrots de l'Histoire (LE LIN). QUINTIN (22)

2006    Invitée de France Point-de-Croix. Carrefour européen du Patchwork. Ste MARIE-AUX-MINES (68)

2007   Textile... à 4 épingles. Centre culturel de CUSSET/VICHY (03)

2010   Suivez le fil rouge. Galerie de l'Ecu de France VIROFLAY (78)

2016   Suivez le fil... Médiathèque  QUIMPERLE (29)

2017   Le fil rouge va où il veut. Mercerie ambulante. Médiathèque  ARGENTAN (61)

2022   Histoires de vécu. Installation. Archives départementales de l'Orne. ALENÇON (61)

2023  La mercière ambulante étend son linge de vécu dans un jardin de Touraine. Festival privé, RICHELIEU (37)

 

 

 

 

 

Je suis un vieux drap...

 

Texte de Jude Stéfan ( Epodes. Gallimard, 1999)

 

 

Marquage d'origine du drap : CD

Texte de Jude Stéfan, brodé au point de marque par Marie-France Dubromel, en 1999.

 

 

Drap. Détail, déchirure /reprise

 

 

Le pantalon

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« J’ai peu de souvenirs de mon père. Dans ma mémoire, je le revois permissionnaire en bleu horizon.

[…] Un jour, il partit et je ne le revis plus. Il restait pour rappeler son existence, qu’une canne rapportée par lui de la guerre et un vieux pantalon à lui qui traînait dans le grenier. C’était un vieux pantalon de velours. Les enfants aiment à mettre les pantalons d’hommes, car ils rêvent d’être grands pour en porter. Ce vieux pantalon il m’arrivait de l’essayer. Les jambes faisaient accordéon.  Mais les années passaient et l’accordéon s’étirait. Mon père n’était pas bien grand, il avait été courbé sous le joug trop tôt pour pouvoir grandir beaucoup. Et puis bientôt son vieux pantalon était pour moi taillé, le vieux pantalon de papa, ce fût mon premier pantalon d’homme; Il ne su jamais que j’avais le même  goût que lui. »

      Gaston CHAISSAC. Lettre à Camille, non datée. Collection particulière.

 

La dame qui travaille pour hommes dans le bourg est en train de me faire un pantalon d’un tissu jaune que ma belle-mère avait acheté d’une nouvelle marchande qui s’est remariée avec un réfugié alors qu’elle était veuve d’un fils de gendarme.

    Lettre de Gaston CHAISSAC  à A J.D. (Jean DUBUFFET) mai mil neuf cent quarante-huit

 

Gaston CHAISSAC par Robert Doisneau. 1952

 

Impressions sur étoffe (3)

 

 Dans le cadre du 16ème Festival chorégraphique  de l'association

Chorège :

   DANSE DE TOUS LES SENS

 

sur le thème de

 LA SURIMPRESSION :

 

Installation de Marie-France Dubromel,

à

La Médiathèque de FALAISE

du 05 au 26 mai 2018

 

 

 

Le regard du photographe  Raphaël RIPPE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Impressions sur étoffe : Installation de Marie-France Dubromel,

à

La Médiathèque de FALAISE

du 05 au 26 mai 2018

 

 

Impressions sur étoffe (2)

 

Détails de l'installation de Marie-France Dubromel

à

 la Médiathèque de FALAISE

du 05 au 26 mai 2018

 

Présence de Marie-France Dubromel, dans l’exposition :

mardi 15 : 16h à 18h

jeudi 17 : 15h à 18h

samedi 19 : 11h à 12h30

 

 

Reportage photographique, ©  Sophie Dubromel-Rippe

 

 

 

La spirale.

Jeux d'alphabets sur impression de tarlatanes encrées

 

 

Vie

 

Liens

 

 Oubli

  

Bousculer la forme. Hommage à Christian Dotremont.

Jeux d'écritures à la machine à coudre sur impressions de tarlatane encrée

 

 

"La femme est amoureuse. L'homme est solitaire".

Jean-Luc GODARD (Nouvelle vague, 1990)

Ecriture de marquage inversé.

 

 

Chiffons morts ou vivants sur les trottoirs de Calcutta ( mfd)

"Il ne se passe rien, en somme " Georges PEREC

Ecriture machine à coudre, sur tarlatane encrée et marouflée sur un fragment de vieux drap

 

 

Carnets d'exercices

 

 

Down Town. Impressions, 11 septembre 2001. 

©Marie-France Dubromel

 

  

Exposition organisée dans le cadre du 16ème Festival chorégraphique

 de l'association Chorège

 

  DANSE DE TOUS LES SENS

sur le thème de LA SURIMPRESSION

 

 

 

Impressions sur étoffe

 

De 1997 à 2001, alors que j'explorais l'idée de la trame (textile, végétale, métallique, etc...), le graveur en taille-douce, Marc-Antoine Orellana, me proposa des trames fictives, imprimées.

A l'aide de tarlatanes (utilisées pour l'essuyage d'excédents d'encre des plaques gravées, avant impression), il imprima des trames sur des fragments de draps usagés, de ma collection.

Il encra également certains de mes abécédaires, et selon le même procédé, les imprima sur des fragments de vieux draps.

Sur ces nouvelles trames imprimées, je superposai alors des alphabets et des textes, au fil et à l'aiguille ou au crayon feutre.

Une trentaine de pièces, jouant avec l'idée du palimpseste, furent ainsi réalisées.

 

 

 

MASCULIN (H 95 X 63cm)

Jeu d'abécédaires,  sur impression de tarlatanes encrées 

 

 

 

FEMININ : Vie. Liens. Oubli  (95 X 60cm)

 

 

Abécédaire encré,

pour servir de matrice d'impression au Rouleau aux épitaphes : Emakimono

©Marie-France Dubromel

 

Détail du Rouleau aux épitaphes : Emakimono. H 35 cm X  L 260 cm

Impressions M-A Orellana.

Jeux d'écritures au fil et à l'aiguille et au crayon Feutre,  M-F Dubromel

 

Format    (L 260 x H 35cm)

 

 

Ces 30 pièces textiles sont présentées à

la Médiathèque de FALAISE

du 05 au 26 mai 2018

 

Surimpressions. Détails d'installation, M-F Dubromel

Médiathèque de FALAISE (14)

 

 

 

 

Tarlatanes encrées, assemblées en un Manteau de mémoire pour le graveur

 

 

 L'exposition, présentée à L'Hôtel-Dieu, siège de la Médiathèque de FALAISE (14),

est organisée dans le cadre du 16ème Festival chorégraphique

 de l'association Chorège :

 

  DANSE DE TOUS LES SENS

sur le thème de

 

LA SURIMPRESSION

 

  

Expositions

 

 

Le fil rouge va où il veut... 5

 

 

Epitaphes  extraites de

Le discours aux animaux. Valère NOVARINA

 

 

 

 

Transcription au fil rouge (en cours) sur un rouleau de mouchoirs "au mètre",

offert par Jean-François lefèvre

 

 

In :  Le fil rouge va où il veut.

La Mercerie ambulante de Marie-France Dubromel

 
Médiathèque d'ARGENTAN.

Jusqu'au 30 09 2017

 

 

Aurora. Le fil rouge va où il veut... 1

 

 

EXIT, EXIL, EXIST.

 

 

 

 

 L' Histoire de vécu d' Aurora MACHADO

 est présente dans l'exposition :

 

Le Fil Rouge va où il veut

La Mercerie ambulante

de Marie-France Dubromel

 

à la Médiathèque d' ARGENTAN (61)

du 24 juin au 30 septembre 2017

 

2.15.0.0

Chemises, brassières et hoppes de linge

 

 

Pierrot

Aga, guien, Charlotte ; je m'en vas te conter tout fin drait comme cela est venu ;

[…] j'estions sur le bord de la mar, moi et le gros Lucas à batifoler avec des mottes de tarre que je nous jesquions à la teste... en batifolant donc, puisque batifoler il y a, j'ai aparçu de tout loin queuquechose qui grouillait dans gliau, et qui venoit comme envars nous par secousse.

[…] Eh ! Lucas, ç'ai-je fait, je pense que vlà des hommes qui nageant là-bas.

[…] Allons, Lucas, ç'ai-je dit, tu vois bian qu'il nous appelont : allons vite à leu secours.

[…] je nous sommes boutés dans une barque, et pis... je les avons tirés de gliau, et pis je les avons menés cheux nous auprès du feu, et pis ils se sant dépouillés tous nus pour se sécher...

 

Charlotte

Est-il encore cheux toi tout nu, Piarrot ?

 

Pierrot

Nannain : ils l'avont rhabillé tout devant nous. Mon quieu, je n'en avois jamais vu s'habiller. Que d'histoires et d'angigorniaux boutons, ces Messieus-là les courtisans ! Je me pardrais là dedans, pour moi, et j'estois tout ébobi de voir ça. Quein Charlotte, ils avont des cheveux qui ne tenont point à leu teste ; et ils boutont ça après tout, comme un gros bonnet de filace. Ils ant des chemises qui ant des manches où j'entrerions tout brandis, toi et moi. En glieu d'hau-de-chausse, ils portont un garde-robe aussi large que d'ici à Pasque ; en glieu de pourpoint, de petites brassières, qui ne leu venont pas usqu'au brichet ; et en glieu de rabats, un grand mouchoir de cou à réziau, aveuc quatre grosses hoppes de linge qui leu pendont sur l'estomaque. Ils avont itou d'autres petits rabats au bout des bras, et de grands entonnois de passement aux jambes, et parmi tout ça tant de rubans, tant de rubans, que c'est une vraie piquié. Ignia pas jusqu'aux souliers qui n'en soiont farcis tout depis un bout jusqu'à l'autre, et ils sont faits d'eune façon que je me romprois le cou aveuc.

                                         

                                     DOM JUAN ou le Festin de pierre. Molière.  Acte II, scène I

 

 

Litterature de caniveau

 

 

PARIS, rue du Château,  27 02 2017. © mfd

 

Le Marquoir de Viera da Silva

 

 

 Le marquoir de Viera da Silva  ( daté 18 - 12 - 1873) - Collection particulière

 

 " Ici, on se rapproche de l'art de peindre, selon Vieira da Silva, femme peintre, travaillant sa toile lentement, à petits coups de pinceau, jusquà ce qu'elle soit entièrement terminée : son mari [ Arpad Szenes ] a multiplié les tableaux d'elle, penchée sur la toile, comme une Pénélope devant sa tapisserie, et l' allégorie de la dentellière, telle que la peinte Vermeer, concentrée sur son ouvrage, semble inspirer certaines de ces représentations ".

                                                                                           Segolen Le Men

 

( Sources :  Point de croix. Au bonheur des filles. Catalogue d'exposition. Paris, Musée National des Arts et Traditions Populaires, 2002)

 

 

 

Le marquoir ( détails )

 

 

 

 

Le Métro.  Viera da Silva, 1940

Coll. Fondaçao Metropolitano de Lisbonne

 

 

Maria-Helena da Silva peignant, par Arpad SZENES

 

Le marquoir, l'inventaire, le Poème

 

Marquoir de reprises par Adeline Cocheteux ( 1829 ). Détail.

Collection Mercerie ambulante

 

 

Marquette par Constance Focé ( 1867 )

Collection Mercerie Ambulante

 

 

 

Liste ( non exhaustive ) des noms de marqueuses de la collection Mercerie ambulante.

Broderie au point de croix sur fragment de drap ancien ( 80  X 42 cm )

par Marie-France Dubromel, 1998

 

 

Publication de Génitifs de Jude Stéfan. Gallimard, 2001

 

 

Dans le P. des noms, Jude Stéfan rend hommage à deux marqueuses

de la liste brodée des marquoirs.

 

 

 P. des noms brodé au marquage de blanchisserie, sur mouchoir ancien,

pour Jude Stéfan

par Marie-France Dubromel, 2001

 

Monogramme blanc J ( ancien). Monogramme rouge S au point de marque inversé

par Marie-France Dubromel

 

Dérives vénitiennes

 

 De dérives en détournements

 Venise, septembre 2013

 

 Sur les traces de Guy DEBORD et de son film

 

In girum imus nocte et consumimur igni

 

Photocopies en noir et blanc de photographies de repérages des lieux de Guy Debord, à Venise, prises par Marie-France Dubromel, en septembre 2013.

Elles sont accompagnées de citations prélevées dans le scenario de :

In Girum in nocte... de Guy DEBORD.

 

 Mise en page, août 2013

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Montage au scotch, sur un Carnet en accordéon ( H 16,5cm X L 11,5cm ).

 

 

© Marie-France Dubromel, août 2016. 

 
 

 

Pour  Patrick PRADO Godilleur des Iles et Pierre PINONCELLI  

grands debordiens.

 

Mémorial PASCAL

 

" Peu de jours après la mort de M. Pascal, dit le Père Guerrier, un domestique de la maison s'aperçut par hasard que dans la doublure du pourpoint de cet illustre défunt il y avait quelque chose qui paraissait plus épais que le reste, et ayant décousu cet endroit pour voir ce que c'était, il y trouva un petit parchemin plié et écrit de la main de M. Pascal, et dans ce parchemin, un papier écrit de la même main : l'un était une copie fidèle de l'autre. Ces deux pièces furent aussitôt mises entre les mains de Mme Périer qui les fit voir à plusieurs de ses amis particuliers. Tous convinrent qu'on ne pouvait douter que ce parchemin, écrit avec tant de soin et avec des caractères si remarquables, ne fût une espèce de mémorial qu'il gardait très soigneusement pour conserver le souvenir d'une chose qu'il voulait avoir toujours présente à ses yeux et à son esprit, puisque depuis huit ans, il prenait soin de le coudre et découdre à mesure qu'il changeait d'habits».

Le parchemin est perdu; mais au commencement du manuscrit de la Bibliothèque Nationale se trouve le papier qui le reproduisait, écrit de la main de Pascal, et dont l'authenticité est attesté par un billet signé de l'abbé Périer, neveu de Pascal. En tête, une croix entourée de rayons.
                                                                                                            Léon Brunschvicg

 

 

 

 

L'art de la chute

 

RECORTES 

( chutes de tissu )

 

Aperçu de l'exposition à la chapelle Saint Roch. ARGENTAN ( Orne )

les 13-14-15 mai 2016

 

 

 

RECORTES

 Le corps absent. Tiré à quatre épingles, venant en droit fil d’un corps réel, à l’extérieur de la scène. Pour le représenter, le vêtir en dessinant ses contours imaginaires avec des mesures exactes au centimètre près, aisance comprise. Ne pas commencer par les courbes, elles viendront plus tard. La géométrie d’abord. Règle, craie, plaque, fil, pointe sèche - aiguille froide - calque, mine à plomb, ciseaux pour la forme. Exploration anatomique par des outils contondants, œuvre de dissection avant reconstruction, voilà l’esprit de la couture. L’atelier, la chambre, le studio sont avertis que quelque chose se trame : matériaux et outils silencieux, mains en suspens, œil aux aguets s’apprêtent à assembler, à en découdre. Il reste à imaginer la surface de repli, le plan de travail qui recevra le mieux la figure déconstruite : le sol, le lit, la table, la presse. Car tout est horizontal avant d’oser le mouvement, le montage.

Structures : dessein initial selon les grandes lignes, tentatives de prendre l’affaire de biais, très peu de repentirs possibles, sutures par le faufilage du bâti, tailler à plat et en relief : réserver. Bien s’entourer : échantillons de tissu et de métal, vernis, velin d’arche, encyclopédies, encres noires, fil rouge et dégradés de gris, félins de passage. Griffer, mordre, grainer, marquer, tracer.

Il s’agirait ainsi d’écrire à la taille douce, de graver à même l’étoffe de la mémoire, de faufiler l’aiguille à travers formes et figures, à l’endroit, à l’envers, bord à bord, à la marge. A bras le corps, cette fois-ci, et sans patrons, sans repères, hors-champ, au plus près du vide et du plein, si près de la chute.

Ensuite viendra l’essayage, la mise à l’épreuve du modèle, autant dire sa réplique non conforme. On reprendra les angles, les mensurations, la place de la pliure à même le tissu comme au cœur du papier, afin de relier les séquences de l’ouvrage. Ajustements savants, essais sur le motif et son double, découpes. Recortès, en langue maternelle.

Variations : cette scène rêvée où les vêtements la nuit quittent les cintres, les costumes de théâtre enjambent la rampe le soir de la couturière en laissant derrière eux des rouleaux entiers de soie, de tulle, de velours frappé. Plus personne pour garder les robes, un vestiaire hors cadre, hors temps, en échappée libre.

De ces fourreaux, corsets, redingotes, gilets, cols, on ne retrouverait plus que la toile, l’empesage, le croquis, les baleines, les lignes de tension, le chemin des épingles, la matrice initiale.

Remontant le cours de leur histoire, ils redeviendraient matières, souples, rigides, luxueuses ou modestes, sans étiquette. Ils fileraient droit jusqu’à l’ébauche de leur marquage à la craie, s’offrant une mise en pièces des origines subtilement orchestrée.

Anamnèse : après tant de décalques, d’épreuves, d’impressions, voici l’envie de revenir à l’épure. Comme on retourne à l’atelier pour se remémorer le regard premier, le silence d’avant la parole, l’esquisse des traits. Le corps retrouvé.

Techniques mixtes, exercices de style menés avec obstination, gravité – et gaieté parfois - pour entrevoir le point aveugle d’où nous venons. A la manière noire, à l’aquatinte, au fil rouge, au tracé, inventer sans répéter, reprendre le motif, déchiffrer les signes : l’empreinte du langage, l’étoffe chamanique, la plaque sombre et son éclat secret.

© Marie-Hélène Giannesini

 

 

 

Texte, estampes et graphismes au fil rouge, exposés sous cadre, sur les murs de la chapelle

 

 

  Recortes. Le livre

 

 

Carnets d'essais de Marie-France Dubromel

 

 

Plaque gravée par Marc-Antoine Orellana

 

 

 Assemblage et composition, à partir de chutes de calques, péparatoires aux gravures de M-A Orellana

 

 

 

 Mouchoir-épitaphe, à la mémoire de Marguerite Matrot, inhumée dans la chapelle St Roch. transcription au fil rouge par M-F Dubromel

 

 L'épitaphe de Marguerite Matrot ( 1638 ) sur la pierre tombale

 

 

 

 Le jardin de la Chapelle St-Roch,

le 15 mai 2016

 

La fabrique des patrons

 

 

 

 Etude ( détail )  de Marc-Antoine Orellana, pour le livre Recortes ,

sur le thème des patrons de couture

 

 

 

  Marc-Antoine Orellana. Plaque de zinc gravée ( détails ) avant impression

 

 

Marc-Antoine Orellana.  Impression de plaque. Tirage d'essai

 

Etudes et tirages d'essai pour le livre Recortes.

Atelier de Marc-Antoine Orellana, 2015

 

 

Marie-France Dubromel, chantier. Bouts d'essai.

 

 

Marie-France Dubromel. Cahier d'exercices pour le livre Recortes, 2015

 

 

Marie-France Dubromel.  Carnets d'échantillons : Duchamp du Fil, 2014.

 

Réflexion sur Marcel Duchamp et son rapport à la Couture, après la visite de l'exposition Marcel Duchamp, au Centre Pompidou, en octobre 2014

 

 

 

 

Marie-France Dubromel, chantier.

Ebauches de graphismes au fil et à l'aiguille, sur le thème des Patrons de couture, pour le livre Recortes

 

 

Gravure à l'eau-forte par Marc-Antoine Orellana,

reprise au fil rouge et à l'aiguille par Marie-France Dubromel,

pour le livre Recortes

 

 

Assemblage de documents par Marie-Hélène Giannesini,

pour la préparation du texte d'introduction, au livre Recortes

 

Extrait du texte de Marie-Hélène Giannesini, pour le livre Recortes

 

 

 

Le Patron des Patrons, 2015

 

RECORTES

 

Initié par Marc-Antoine ORELLANA, graveur en taille-douce, en hommage à sa mère, couturière, Sotera ORELLANA, le livre d'artistes RECORTES, a pour thème, les Patrons de couture.

Il a été réalisé  par :

 

Marc-Antoine Orellana, pour les gravures à l'eau-forte

Marie-France Dubromel, pour les graphismes au fil et à l'aiguille

  Marie-Hélène Giannesini, pour le texte

 Christian Laucou, pour la typographie

 

Ils sont heureux de le présenter,

les 13-14-15 mai 2016, à la Chapelle St Roch, à ARGENTAN ( Orne)

 

 

INVITATION

 

 

EXTRAITS DU LIVRE :

 

Page de titre ( 29 X 40 cm )

 

 

Eau-forte  Marc-Antoine Orellana

 

Eau-forte  Marc-Antoine Orellana

 

Eau-forte Marc-Antoine Orellana

 

Eau-forte  Marc-Antoine Orellana

 

Eau-forte  Marc-Antoine Orellana

 

Eau-forte  Marc-Antoine Orellana, reprise au fil et à l'aiguille par Marie-France Dubromel

 

 

Graphisme au fil et à l'aiguille par Marie-France Dubromel

 

Graphisme au fil et à l'aiguille par Marie-France Dubromel

 

Graphisme au fil et à l'aiguille par Marie-France Dubromel

 
 

Extrait du texte de Marie-Hélène Giannesini

 

 

 

Achevé d'imprimer

Typographie  Christian Laucou

 

 

 

Signature

 

 

Emboîtages  ( 30 X 40 cm ) pour les exemplaires du livre  Recortes

 

Tombeau pour Georges PEREC

 

 

Urne fuméeraire pour Georges PEREC,

mort le 03 mars 1982

Accumulation de paquets de cigarettes glanés sur le macadam, à Paris, par Marie-France DUBROMEL, en 2008.

Format L 25 X l 21 X H 16cm

 

 

URNE pour Georges PEREC ( 2)

 

Urne au mouchoir brodé, par Marie-France Dubromel, 2010.

Format L 20 X 15 X H 15cm 

 

Le chapeau feutre

  Des " Carnets de la guerre ", 1943, à " L'Amant ", 1984

 

Contrairement aux autres jeunes filles qui portaient des chapeaux de paille, j'étais affublée d'un casque colonial à larges bords ronds qui devait m'abriter aussi bien la nuque que les épaules. C'était
un modèle d'un calibre impressionnant que ma mère avait commandé spécialement pour la plantation et que je traînai pendant des années. Lorsque enfin je réussis à le perdre (il tomba dans un fleuve lors du passage d'un bac), ma mère m'acheta un feutre d'homme, qui à l'origine était bois de rose et qui devint par la suite d'un jaune marbré de vert. Tout le monde alors portait des sandales blanches. Ma mère, elle, m'accablait d'escarpins noirs vernis dans lesquels j'étais pieds nus. Les robes que je portais étaient régulièrement faites sur les indications de ma mère par notre gouvernante annamite. Elles étaient strictement les mêmes que celles que je portais à onze ou douze ans, on défaisait les ourlets à mesure que je grandissais, et le tour était joué. Ces robes étaient si vastes («  soyons pratiques avant tout », disait maman) qu'à quinze ans elles m'allaient encore. Elles étaient en général en tissu indigène ou japonais et ma mère, par mesure d'hygiène, les faisait lessiver, ce qui faisait qu'en très peu de temps elles déteignaient complètement.

                                                                                      Marguerite DURAS

                                                Cahiers de la guerre et autres textes. Cahier rose marbré. 1943
                                                                  P.O.L éditeur / IMEC éditeur, 2006

 

 

Je porte une robe de soie naturelle, elle est usée, presque transparente. Avant, elle a été une robe de ma mère, un jour elle ne l’a plus mise parce qu’elle la trouvait trop claire, elle me l’a donnée. Cette robe est sans manches, très décolletée. Elle est de ce bistre que prend la soie naturelle à l’usage. C’est une robe dont je me souviens. Je trouve qu’elle me va bien. J’ai mis une ceinture de cuir à la taille, peut-être une ceinture de mes frères. Je ne me souviens pas des chaussures que je portais ces années-là, mais seulement de certaines robes. La plupart du temps je suis pieds nus en sandales de toile. Je parle du temps qui a précédé le collège de Saïgon. A partir de là bien sûr j’ai toujours mis des chaussures. Ce jour-là je dois porter cette fameuse paire de talons hauts en lamé or. Je ne vois rien d’autre que je pourrais porter ce jour-là, alors je les porte. Soldes soldés que ma mère m’a achetés. Je porte ces lamés or pour aller au lycée. Je vais au lycée en chaussures du soir ornées de petits motifs en strass. C’est ma volonté. Je ne me supporte qu’avec cette paire de chaussures-là et encore maintenant je me veux comme ça, ces talons hauts sont les premiers de ma vie, ils sont beaux, ils ont éclipsé toutes les chaussures qui les ont précédées, celles pour courir et jouer, plates, de toile blanche.

Ce ne sont pas les chaussures qui font ce qu'il y a d'insolite, d'inouï, ce jour-là, dans la tenue de la petite. Ce qu'il y a ce jour-là c'est que la petite porte sur la tête un chapeau d'homme aux bords plats, un feutre souple couleur bois de rose au large ruban noir.
L'ambiguïté déterminante de l'image, elle est dans ce chapeau.
Comment il est arrivé jusqu'à moi, je l'ai oublié.

                                                                                         Marguerite DURAS. L'Amant.

                                                                                             Ed. De Minuit, 1984

 

2.15.0.0

2.15.0.0

Voeux de saison

 

"Des souhaits de bonne année sont bien ambitieux mais déjà une bonne semaine voilà qui est plus modéré mais plus tangible."

      Jean DUBUFFET à Claude SIMON, le 1er janvier 1977 ( Correspondance 1970-1984  L'ECHOPPE, 1994 )

 

 

 

Jean DUBUFFET  Site avec 5 personnages

 

2016

 

 

 

 Collection, Mercerie Ambulante

 

Dressing

 

BLOOM

( Chevalier servant, smoking à revers de soie moirée, insigne maçonnique bleu à la boutonnière, noeudpapillon noir et boutons de manchette en nacre... ) p. 551

BLOOM

( Coiffé d'un chapeau Napoléon pourpre avec une demilune d'ambre,.. ) p. 552

MME BREEN

( En robe de bal d'une seule pièce réalisée en bleu clairelune, diadème clinquant de sylphe sur le front avec son carnetbal tombé près de sa mule en satin bleulune... ) p. 552

BLOOM

( Un costume sport couleur avoine, un brin de chèvrefeuille au revers, chemise isabelle foncée, foulard noir et blanc à croix de Saint-André, guêtres blanches, cache poussière fauve sur le bras, brodequins rouge tanné, jumelles en bandoulière et chapeau melon gris. ) p. 556

MME BREEN

( Un tailleur sur mesure de Saxe, chapeau de velours blanc et fine voilette. ) p. 556

Extraits de  : Ulysse. James JOYCE

Nouvelle traduction sous la direction de Jacques Aubert. Paris, Gallimard, 2004.

 

 

Dédié à Ulysses 2018

et à Jane Sautière

 

L'Italique

 

VENISE, 2015.

Contrainte :

réaliser un Inventaire de l'Italique en hommage à son inventeur, l'Imprimeur et Humaniste vénitien du XVème siècle, ALDE MANUCE

 

La maison d'Alde MANUCE. VENISE - 2311, Rio Tèra secondo.

 

 Repérage et déchirage de textes en Italiques sur des affiches vénitiennes.

 

 

Réalisation d'un carnet de fragments d'Italiques, récupérées.

 

 

 

 

Inventaire de l'Italique par Marie-France DUBROMEL. VENISE, 2015 ( Extraits ).

 

 

Inventaire photographique d'enseignes vénitiennes écrites en italique.

Auto-photo/fiction à l'Italique. VENISE. © Marie-France Dubromel, 2015

 

Accrochage du fil rouge de la Mercière Ambulante, mfd sur la porte de la maison d'Alde MANUCE

 Série : Le fil rouge va où il veut

 

 

Tribute to Aldo Manuzio, venitian Humanist and printer ( 1449-1515 )

 

 

L'envers

 

" Choses qui ont un aspect sale :

- L'envers d'une broderie.

- Lintérieur de l'oreille d'un chat.

- [...]

- Les points des coutures, à l'envers d'un vêtement de fourrure qu'on n'a pa encore doublé ".

 

SEI SHÔNAGON. Notes de chevet ( Gallimard, Connaissance de l'Orient, 1978 )

 

 

 

 

Ecriture d'une phrase de Louise BOURGEOIS, au fil rouge et à l'aiguille sur un mouchoir ancien - chiffré L - ( 40 X 40cm ) - par Marie-France DUBROMEL. Réalisé dans le train Paris-Granville, le 02 12 2002.

 

 

Le retournement des choses

 

PARUTION, le 12 décembre 2014

 

 

Socio-Anthropologie n°30

 

Prêter attention à toutes ces petites choses, ces « choses banales » et moins banales, qui composent notre univers ordinaire, et que l'on finit par ne plus voir tant elles se fondent dans le décor devenu lui-même anodin, prêter attention à ces objets qui entrent dans les collections de musée qui ont parfois perdu leur sens originel, sont au cœur des préoccupations de ce numéro de la revue Socio-anthropologie consacré au « retournement des choses ». Le « retournement » suppose un « changement radical », un « revirement », une « conversion », un « retour ». Aussi, sortant des chantiers battus consacrés à la « biographie », la « carrière » ou à la « vie sociale » des choses (des objets), la réflexion pluridisciplinaire proposée ici se centre sur leur passage d'un état à l'autre, d'un statut à l'autre, d'un lieu à l'autre, d’une vie à l’autre, à travers l’analyse de cas historiques et contemporains. Étudier ce processus consiste à étudier précisément le moment de l’arbitrage, les circonstances de la transformation matérielle et donc physique des choses, et/ou les modalités de leur requalification et de leur réappropriation.
La nature des choses se voit ainsi bousculée, leur frontière oscillée entre concret et abstrait, vivant et mort, imaginaire et réalité, profane et sacré, ordinaire et extraordinaire, etc. Ce numéro prend au sérieux les manières dont nous jouons, au propre et au figuré, avec ces choses. Il entend comprendre comment se fabrique un nouveau sens (la narration) et un nouvel usage (l’action).

Anne MONJARET, introduction. Entrée en matière

 

 

 

http://www.publications-sorbonne.fr/

 

Toussaint

 

 

Ecriture au fil rouge et à l'aiguille, sur mouchoir de deuil

par Marie-France DUBROMEL. 2001