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2020
Petite couture au fil rouge, sur carton noir, format carte postale,
par Marie-France dubromel
J'ai tant couru pour faire Le Tableau de Paris que je puis dire l'avoir fait avec mes jambes ; aussi ai-je appris à marcher sur le pavé de la Capitale d'une manière leste, vive et prompte.
C'est un secret qu'il faut posséder pour tout voir. L'exercice le donne ; on ne peut rien faire lentement à Paris, parce que d'autres attendent.
L'expérience que donne la lecture n'est qu'une spéculation indéterminée et vague : pour connaître les hommes, il faut les fréquenter ; mais les mœurs d'une capitale ont des nuances si variées qu'il n'est guère possible que la peinture de cette année ressemble à l'année suivante.
Louis-Sébastien MERCIER Le Tableau de Paris
Le tableau de Paris, façon souillon,
par la mercière ambulante : Marie-France Dubromel.
Glanages photographiques, automne 2019.
Paris, Villa Saint-Jacques
Paris, rue Hallé
Paris, rue des Francs-Bourgeois
Paris, boulevard Saint-Jacques
Paris, boulevard Saint Jacques
Paris, Place Stéphane Hessel
Paris, rue Hallé
Paris, Place Denfert-Rochereau
Paris, boulevard Saint Jacques
En cours, depuis 1997.
Collection Mercerie ambulante
La Grisette 1830, sculpture de Jean-Bernard Descomps (1909).
PARIS (75010), square Jules Ferry.
(Photo M-F Dubromel, décembre 2019)
« On appelle grisette la jeune fille qui, n’ayant ni naissance ni bien, est obligée de travailler pour vivre, et n’a d’autre soutien que l’ouvrage de ses mains. »
Louis-Sébastien MERCIER. Tableaux de Paris, 1783
Lire aussi :
À l'ombre des jeunes filles en pierre.
Des ouvrières dans les jardins parisiens Anne Monjaret
Dans Ethnologie française 2012/3 (Vol. 42), pages 503 à 515
dans les oeuvres de Ernest Pignon-Ernest
J’ai, dans la façon de dessiner les corps, les drapés, les cavités, dans la façon de faire circuler la lumière et les ombres, tenté, par le dessin, d’exprimer quelque chose qui parle des relations profondes qui se forgent [...] entre les hommes et les mythes, entre la vie et les représentations de la vie et de la mort.
Cette omniprésence de la mort, ce sacré charnel, cette sensualité qui règnent m’ont amené à un dialogue avec la peinture caravagesque… Avec cette peinture qui ne vise pas à définir les reliefs des corps mais à travailler la forme des ténèbres qui les absorbent. »
Ernest Pignon-Ernest, Conversation avec Roger Pierre Turine, Tandem, 2018
A propos de l'exposition "Empreintes", au Botanique, Bruxelles (13 12 18 - 10 02 19)
Les photos de détail des oeuvres de Ernest Pignon-Ernest sont extraites du livre :
Face aux murs. Delpire 2010-2018
"Marguerite Louise Céline Guillou... [...] Elle avait un petit rire en elle [...] Le rire c'est en soi ou y a rien... Je l'ai vu rire, moi, sur les dentelles, sur les "Malines", les "Bruges", des finesses araignées, des petits noeuds, des raccords, ma mère, surfils, qu'elle se crevait les yeux... ça devenait des dessus-de-lit immenses, de ces paradis à coquettes, de ces gracieusetés de dessin... de ces filigranes de joliesse... que personne maintenant comprend plus ! ... c'est en allé avec l'Epoque... c'était trop léger... la Belle ! ... c'était des musiques sans notes, sans bruit... pour l'ouvrière c'était ses yeux... ma mère c'est ainsi... elle était aveugle pour finir... soixante ans sur les dentelles !"
Louis-Ferdinand Céline (Féerie pour une autre fois 1. Paris, Gallimard, 1952)
Propos de Mercerie n°2
Extrait du carnet Inventaire du fil rouge, Marie-France Dubromel
En cours de puis 1998.
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