Louise LE LAIN, née en 1912, avait fait sa marquette* à l'âge de 6 ans, comme beaucoup de filles, à cette époque.
Marquette, 13 X 12 cm. Point de Marque au Fil de coton rouge sur canevas
Elle réalisa son chef-d'oeuvre** en 1924. Elle avait alors 12 ans.
Le Marquoir de Louise, L 70cm x H 58cm
Elle avait choisi pour modèle L'âne et le chien, dans le catalogue SAJOU n°104 de sa sœur aînée, Armande.
Les autres motifs furent empruntés aux livrets de broderie DMC de Thérèse de Dillmont, que lui prêta sa mère, Mathilde LE LAIN.
J'ai toujours vu son marquoir, accroché sur un mur de sa chambre conjugale, sans encadrement.
Marie-Anne LE LAIN, ma mère, sœur benjamine de Louise, m'expliqua un jour que leur père, mon grand-père Sané LE LAIN, breton du Morbihan, contrarié que Louise ait brodé son patronyme, en un seul mot, sur le marquoir, l'avait punie en refusant de le faire encadrer.
À la mort de Louise, je recueillis le marquoir, promis à la décharge par son fils, Roland et je m'empressai de le faire encadrer.
* " La Marquette est un petit carré de canevas, où les petites filles brodent au point de croix - le point de marque - l'alphabet de A à Z... ".
** Chef-d'oeuvre ou Marquoir : Grand tableau brodé au point de croix, avec des fils de couleur. Il comportait souvent, un ou plusieurs abécédaires, des chiffres, des scènes, des motifs symboliques, une frise décorative, le nom de la brodeuse, la date et le lieu de réalisation. Le choix des motifs et de la composition étaient laissés à la libre initiative de la jeune brodeuse ou pouvait être guidé par une aînée.
La Marquette ou le Marquoir étaient la base de l'apprentissage du marquage du trousseau de la jeune fille.
Yvonne VERDIER. Façons de dire, façons de faire.
Paris, Gallimard, Bibliothèque des Sciences Humaines, 1979
Louise broda son chef-d'oeuvre sur une toile à canevas, avec des fils de laine de couleur.
Le modèle du moulin était prémonitoire : Louise devint l'épouse du meunier, Julien Berthier. Ils au moulin de Courtaulin, à St Germain de la Coudre, dans le Perche.