MERCERIE AMBULANTE concept

Les beaux quartiers

 

 

 

 

 

 

Barres fixes

 

 

   Photo envoyée par une amie.

Patchwork

"J'ai su depuis qu'il [mon père] avait été gazé en 1917. Ma mère lui a survécu longtemps, sans jamais parler de lui, jusqu'au jour où je l'ai trouvée une paire de ciseaux à la main, découpant la coiffe d'un chapeau de paille.
-Je le portais le jour où j'ai connu ton père. Je l'avais remarqué de loin, au skating des Palmiers ou aux bains Sainte-Hélène. Ce jour là, un dimanche, nous nous sommes croisés devant les Dames de France.
Elle avait déplié une couverture sur la table de la salle à manger. Elle y a cousu au milieu le fond de son chapeau de paille. Quelques jours plus tard, c'était un soleil entouré de rayons dorés. Elle m'a montré une vareuse dont elle avait coupé les manches.
-Les galons de son uniforme.
Il y avait autour d'elle toutes sortes de cartons qu'elle sortait de la penderie. Je me suis aperçu qu'elle avait tout gardé, comme un trésor intact, tout ce qu'ils portaient l'un et l'autre pendant leurs dix ans de mariage. Je la vois encore choisir ses fils, enfiler son aiguille, le yeux plissés. Elle y a travaillé deux mois. Le dernier jour, elle a sorti d'un long carton rectangulaire une robe que je connaissais. Car la seule photographie qu'elle ait conservée (elle avait dû brûler toutes les autres) était celle de son mariage. Elle baissait la tête, en sortant de l'église, sous une voûte d'épées brandies. Elle a découpé cette robe en petites lanières dont elle a entouré son patchwork. Puis elle s'est enfermée dans cet étrange manteau bariolé, en murmurant :
-J'ai froid."  
                                                         Jacques TOURNIER  (La Maison de thé - Ed. du Seuil, 2011)

 

Histoire d'un gong

 

En  août 1999, Marc-Antoine ORELLANA, graveur et plasticien, reçoit du Conseil Général de l'Orne et de la communauté urbaine d'Alençon, la commande d'un gong monumental en bronze, pour le passage à l'an 2000.

 

 

 

Simulation du gong par Marc-Antoine ORELLANA,

juillet 1999

 

 

 

Pour compléter le décor des deux faces du gong, Marc-Antoine ORELLANA

commande à Marie-Fance DUBROMEL, des écritures textiles pour orner les couronnes intérieure et extérieure du gong.

Elle choisit d'écrire dans un point de marque grossier et inversé, deux textes

du poète Jude Stéfan

 

"Ovide est mort et nous mourant".

Jude Stéfan 

(À la vieille Parque, Gallimard).

 

et

 

Flore printemps ivre Hymne du dur été

songe des longues automnes Gloire

hiver navrance de Givre

Jude Stéfan

(Stances. Éditions Le Temps qu'il fait)

 

 

 

 

Préparation des moules et décoration du gong par Marc-Antoine Orellana

 

 

écriture textile des couronnes par Marie-France Dubromel

 

 

Exécution de la lettre O (Ovide). Hauteur des lettres 15cm

 

 

 

Cahier d'exercices, sur la lettre inversée : lettre O

 

 

 

Texte brodé (face concave), posé sur la maquette en papier (diamètre : 2,70m).

Travail réalisé de août 1999 à Décembre 1999

 

 

 

 

 

FONDERIE CORNILLE-HAVARD 

VILLEDIEU-LES-POËLES

 

 

 

 

Encollage du texte brodé sur le modèle en plâtre (face convexe)

par M-F Dubromel et M-A Orellana.

à la Fonderie de cloches, Villedieu-Les-Poëles , février 2000

 

 

 

Encollage du texte brodé, face concave.

 

 

 

Encollage du texte brodé sur le moule en plâtre (face convexe)

 

 

 

 

Modèle en plâtre (face convexe) enduit d'un produit spécial,

avant d'être coulé dans le bronze

 

 

 

Le jour le la coulée du GONG.

Villedieu-les-Poëles, le 05 MARS 2000

 

 

 

 

 

 

Installation du gong, sur le site universitaire d'Alençon,

le 9 mars 2000

 

 

 

 

Le GONG en bronze. Face convexe

 

 

Le GONG en bronze (face concave).

Site universitaire d' ALENÇON, mars 2000

 

 

Conception, réalisation, décor : Marc-Antoine ORELLANA

Décor, en écritures brodées : Marie-France DUBROMEL

Textes : Jude Stéfan

Coulée dans le bronze, montage et installation : Fonderie Cornille-Havard, Villedieu-les-Poëles

 

 

Correspondance(s)

 

Edith RAYMOND, artiste plasticienne et Marie-France DUBROMEL, "mercière ambulante" se rencontrent en mai 2002, lors d'un colloque au Musée National des Arts et Traditions Populaires, à Paris.
Très vite, à l'instigation d'Edith, elles engagent une correspondance textile, sans cahier des charges, avec pour seule contrainte, un format de 10 centimètres sur 10. Pendant deux années, elles échangeront quelques 150 carrés.

Ils seront exposés intégralement, en 2005, à la Médiathèque Florian de Rambouillet, dans le cadre du Printemps des Poètes.

 

Edith photographiant Marie-France.

PARIS, Gare Vaugirard, 2007

 

ER pour mfd, en partance pour VENISE, 2003

 

 

   mfd pour ER : Mosaïques vénitiennes, 2003

 

 

 

Extraits de ces Correspondance(s)